Un week-end à Aubusson vous dites ? Je vous avoue que quand j’ai reçu la proposition, j’ai hésité à l’accepter. 3h de train + 1h de bus pour s’y rendre et n’y rester que l’équivalent d’un peu plus de 24h en tout, ça faisait beaucoup de transport pour peu de temps sur place. Mais les photos de la ville et l’envie d’en savoir enfin plus sur la fameuse tapisserie qui fait sa réputation font que j’ai accepté et je n’ai pas été déçue ! C’était aussi l’occasion de découvrir cette ville dont j’ai dû voir la pancarte au moins 50 fois dans mon enfance lorsqu’on prenait la route des vacances.
C’était en octobre 2020. Nous avions rendez-vous à Austerlitz pour prendre le train jusqu’à La Souterraine. Rien que dans le train, l’aventure commence déjà. Avec ses compartiments, on s’est cru dans le Poudlard Express (ok, il nous en faut peu !). 3h de train donc. On papote et au final, le trajet passe vite. Idem pour le trajet en mini bus. Revoir la nature parée de ses couleurs d’automne est un plaisir, malgré le temps gris.
Déjeuner du terroir à Aubusson
Arrivés à Aubusson, direction le Lion d’or pour déjeuner. L’ambiance est convivial, les assiettes généreuses et le repas délicieux. Nous avons pu déguster un très bon velouté de potimarron aux cèpes suivi d’une pièce de bœuf de race limousine accompagnée d’un pâté de pommes de terre. Des produits du terroir donc !
Visite de la ville d’Aubusson
Après un bon repas, nous voilà partis pour une balade digestive dans la ville avec un guide. Dès notre arrivée en bus avant d’aller déjeuner, j’avais apprécié le fait que ce soit une ville très entourée de nature et traversée par une rivière. Et il n’y a finalement pas que la Creuse mais aussi la Beauze qui traversent Aubusson. La visite guidée nous a donc fait découvrir les vieux quartiers de la ville en passant par la maison du tapissier dans la rue Vieille, la Grande Rue puis le pont de la Terrade et le quartier du même nom qui est en fait l’ancien quartier des lissiers et teinturiers.
Dans la rue Vieille, une partie de l’architecture m’a fait penser à Sarlat. Tandis qu’une fois arrivés au pont de la Terrade, avec le brouillard, j’ai eu l’impression d’avoir été transportée à la montagne. Ça m’a fait penser à certaines petites villes des Hautes-Pyrénées que j’ai pu visiter il y a quelques années déjà.
Vous l’aurez compris, la ville d’Aubusson m’a vraiment charmée.
Direction la cité de la tapisserie
Après cette visite rapide de la ville, direction la Cité Internationale de la tapisserie d’Aubusson. Dès notre entrée dans le bâtiment, nous découvrons des tapisseries de taille impressionnante suspendues dans le hall. Une bâche bleue de travaux est également visible et interpelle tout le monde dans le groupe. Nous découvrirons après qu’il ne s’agit pas d’une bâche mais bien d’une tapisserie. L’illusion était parfaite !
Nous avons eu le privilège de découvrir le travail d’une lissière. La manufacture en forme une dizaine en 2 ans. Une formation prisée et exigeante. C’est en effet un travail minutieux et où il faut être patient, sans oublier d’avoir une bonne vue !
La cité internationale de la tapisserie d’Aubusson présente donc aussi bien des œuvres contemporaines que les tapisseries datant des siècles précédents. Les premières tapisseries représentaient surtout des verdures avant de se diversifier et de représenter des scènes de chasse puis des portraits religieux. En 1665, Aubusson est devenu manufacture royale. Les créations des lissiers sont alors officiellement reconnues et le métier est encadré par des règlements écrits. La réputation des tapisseries a alors passé les frontières et s’est fait connaître en Europe puis sa renommée est devenue mondiale.
Des projets ambitieux et qui attireront le grand public
La cité internationale de la tapisserie d’Aubusson a été créée en 2009 suite à la décision de l’UNESCO d’inscrire les savoir-faire de la tapisserie d’Aubusson au patrimoine culturel immatériel de l’humanité.
Depuis, il y a eu différents projets mis en place. Les deux derniers ne sont pas des moindres : l’œuvre de J.R.R. Tolkien et celle de Hayao Miyazaki. 13 tapisseries et un tapis doivent être créés à partir des œuvres du Hobbit ou encore du Seigneur des Anneaux. Certaines sont déjà créées comme celles que vous pouvez voir en photo ci-dessous. Vous pouvez en savoir plus en vous rendant ici !
Pour ce qui est de Miyazaki, la convention a été signée en juillet 2019 avec le Studio Ghibli. Normalement 5 tapisseries dont une optionnelle doivent être créées à partir d’images des films sélectionnées par l’équipe technique de la cité et validées par le Studio Ghibli. La création de la première des cinq tapisseries a débuté début mars. Elle représentera une scène de Princesse Mononoké et mesurera 5×4,6m ! Immense donc ! Il doit y avoir ensuite Le voyage de Chihiro, Le Château Ambulant et Nausicaä. N’hésitez pas à vous rendre sur le compte Instagram de la cité pour suivre tout cela de plus près ! Le projet complet devrait être achevé fin 2023.
Fin de journée à Aubusson
Après cette journée riche en visites et découvertes, passage à l’hôtel La Beauze pour déposer nos bagages et nous reposer un peu avant le dîner. Le froid et la grisaille avaient eu raison de moi et je ne suis pas ressortie me promener entre temps. Si vous allez à Aubusson, je vous conseille cet hôtel. La chambre que j’avais était spacieuse et confortable et donnait à la fois sur la rue et sur la cour. La gérante de l’hôtel était top et très accueillante.
Nous avons diné à l’hôtel-restaurant Le France. Le repas était moins copieux que celui du midi mais très bon également et avons savouré à l’époque d’être dans un département sans couvre-feu ! Nous n’avons pas fait la fête pour autant car, le lendemain, nous partions à 8h30.
Villemonteix
Après une petite nuit, nous avons pris le bus pour nous rendre au Château de Villemonteix situé à Saint-Pardoux-les-Cards. Le château date du XVème siècle et contrôlait à l’époque l’accès à Ahun. Chacune des pièces abrite des tapisseries d’Aubusson, Felletin, des Flandres… ainsi que des porcelaines de Sèvres. C’est le propriétaire du château qui nous a fait la visite. Autant vous dire que le moment était passionnant tant il rend le lieu vivant et raconte plein d’anecdotes.
La visite est ouverte (en temps normal) de Pâques à la Toussaint pour un tarif de 8€ pour les adultes et 3,5€ pour les 8-15 ans.
Moutier-d’Ahun
Notre dernière visite a été celle de Moutier-d’Ahun. Le village a participé à l’émission « Le village préféré des français » sur France 2 en 2015 et s’était classé 10ème sur 22.
Moutier-d’Ahun existe depuis 997. Le village a été construit autour de l’église et du monastère. En 1591, un violent combat a opposé les catholiques et les protestants détruisant la nef de l’église. Le village a été incendié et pillé. Suite à cela, les moines sont partis et ce sont les villageois qui ont reconstruit les maisons en utilisant les pierres des bâtiments détruits. En 1673, les moines signent un contrat avec un sculpteur pour réaliser les boiseries de l’église que nous pouvons encore admirer ce jour. Le monastère a fermé ses portes en 1792 et Moutier-d’Ahun est ensuite devenu une paroisse et une commune indépendante.
Ce village est un petit bijou au milieu de la verdure. Si vous allez dans le secteur, c’est un passage incontournable (même si la visite se fait rapidement).
Fin de séjour autour d’un déjeuner creusois
Pour terminer ce week-end en beauté et avant de reprendre le train, nous sommes allés déjeuner à l’Alzire à Jarnages. Il s’agit en fait d’une auberge culturelle. On peut aussi bien y manger qu’y dormir ou bien assister à des événements.
Pour ce qui est du repas, il était fort copieux. Le fondu creusois a régalé les papilles de tout le monde. Pour ceux qui ne connaissent pas, il s’agit en fait de fromage fondu dans lequel on trempe des frites. De la charcuterie accompagnait le tout. C’était très goûteux ! J’en salive encore, c’est dire. En dessert, nous avons dégusté un creusois, non pas l’habitant de la Creuse (humour) mais un gâteau à base de noisettes. De quoi faire une bonne sieste digestive pendant le trajet retour.
J’espère que cet article vous aura donné envie de découvrir Aubusson et ses environs.
N’hésitez pas à aller visiter les blogs de mes compagnons de voyage : Lili in wonderland, Un couple en vadrouille, Mademoiselle bon plan et Paris la douce.
Et merci encore à Alambret Communication pour l’invitation.
Bel article qui donne envie de découvrir la Creuse, ce département rural et méconnu qui abrite des pépites à découvrir!
Merci beaucoup, c’est gentil ! C’est vrai. Je n’ai eu qu’un aperçu mais le peu que j’ai vu m’a donné envie d’en voir plus !